La réforme de l’enseignement professionnel est entrée en vigueur à la rentrée 2019 avec une ambition: en faire une voie plus attractive et plus efficace pour accéder au marché du travail.
La réforme a prévu la création de campus d’excellence centrés sur des secteurs d’activité porteurs, comme le numérique ou le développement durable. Ces campus regroupent des lycées professionnels, des BTS, des licences professionnelles, des centres de recherche et de formation, des entreprises, des Fab labs, des incubateurs d’entreprises...
Mixage :
L’idée est à la fois de faciliter l’insertion professionnelle des jeunes diplômés en rapprochant lycées et entreprises, mais aussi de permettre la poursuite d’études et la souplesse des parcours en regroupant élèves et apprentis, CAP, bac pro et licence pro sur un même lieu. A l’horizon 2020, chaque région disposera d’au moins trois grands campus d’excellence. La réforme prévoit également que chaque lycée pro accueille désormais une unité de formation des apprentis.
Remaniement :
Le bac pro est lui aussi remanié. S’il se prépare toujours en 3 ans, la seconde professionnelle devient plus généraliste. A partir de la rentrée 2019, les élèves choisissent une orientation parmi une quinzaine de familles de métiers. Ils se spécialisent véritablement en première. Ainsi un élève peut s’orienter vers une seconde Métiers de la construction durable, du bâtiment et des travaux publics, puis opter ensuite pour une première en intervention sur le patrimoine bâti.
Autre nouveauté,en terminale, les lycéens choisissent entre un module de préparation à la vie professionnelle ( rédaction de CV, préparation aux entretiens ) ou un module de poursuite d’études ( préparation aux attentes de l’enseignement supérieur).
Enfin, les élèves réalisent un chef-d’œuvre professionnel qui sera pris en compte dans l’évaluation finale du bac. Quant au CAP, il peut désormais se préparer en un, deux ou trois ans.
Débouchés :
L’enseignement professionnel peine à remplir ses promesses. Plus de six mois après l’obtention de leur diplôme, 46% des bacheliers professionnels sont encore au chômage, notamment dans les filières du tertiaire, selon le Cnesco ( Conseil national d’évaluation du système scolaire-chiffres 2018 ). Et 25% à 31% des bacheliers des filières secrétariat, services à la personne, comptabilité et vente sont toujours en recherche d’emploi trois ans après l’obtention de leur diplôme. En outre, 35% des bacheliers professionnels veulent poursuivre leurs études, notamment en BTS. Mais seulement 59% d’entre eux le décrochent.
L’enseignement professionnel continue à traîner une mauvaise image. Les élèves et leurs parents l’envisagent le plus souvent faute de mieux. Cette réforme se donne pour but d’inverser cette tendance.